Ecrire et illustrer

02 juin, 2006

 
Il n’est pas très difficile de trouver des choses épouvantables à raconter. On en lit dans les journaux, dans les livres, on en voit au cinéma, il s’en raconte dans la rue, dans les bistrots et même chez le coiffeur. Là, elles peuvent avoir un intérêt tout professionnel : votre coiffeur vous en raconte une bien atroce, vous frémissez d’horreur, vos cheveux se dressent sur un crâne moite et crac ! en quelques habiles coups de ciseaux la coupe est faite.
Sans même parler de toutes ces sources d’informations, nous arrivons à inventer toutes sortes de situations par le seul pouvoir de notre imagination. Lequel d’entre nous n’a jamais fait l’expérience d’un lieu isolé, d’une cave un peu sombre, d’une maison grinçante où son imagination s’est mise a cavaler comme un cheval emballé ? Pourtant, emballer un cheval n’est pas chose aisée, même mort.
Mon voisin Bernard me racontait l’autre jour qu’il s’était réveillé au beau milieu de la nuit alors qu’il était en train d’assassiner sa femme. Je n’ai pas osé lui dire que je le comprenais. Ensuite, ce rêve qui date de deux ou trois ans l’a obsédé pendant des jours et des nuits. Il lui a fallu des semaines avant qu’il n’ose le raconter.
Dans ces moments terribles où nous sommes dépassés par nous-mêmes, nous aimerions bien trouver un lieu où nous réfugier, quelqu’un qui nous protège contre d'horribles avanies dont nous sommes à la fois les créateurs géniaux et les victimes tremblantes.
Jusqu’à nos braves poilus ! Au moment des si buccoliques batailles qui ont fait la gloire de tant de paysages du nord de la France voici presque un siècle, nombre de nos valeureux combattants, au moment de perdre la vie et leurs abattis dans la boue, appelaient, dit-on, leur maman.


Marc Guillerot

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Règle du jeu numéro 27 - juin 2006

Texte et illustration : "Le cauchemar de ma vie"

Vous avez jusqu'au 30 juin 20h00

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