Ecrire et illustrer: Textes libres

11 février, 2005

 

Textes libres


1.

Je viens d’un corps humide
Liquide caverneux constitué des pelures du temps
Je vais vers l’oubli et le renoncement
À l’éternité.




2.

Une syllabe postée sous ma langue
Éclate dans ma bouche pour se répandre
Dans mon conduit nasal et altérer ainsi l’odeur du feu.




3.

Un oiseau sous le pied cherche à s’envoler
Par miracle le vol est libre et le temps clément
Sur la paroi verticale
De granite.



4.

Je pleure dans ma tour de Lotus
Je me déshabille sur mon parterre de Jonc
Je cours dans le Vent
Nous sommes seuls
Dans l’Etang.



Joffroy Faure

-------




Je te sens balnéaire...


A mi-cheval entre le patibulaire et le rond de queue
l'île s'envale
s'avale et s'avole tout en couleur.
ça raffole dour
de grands vélos à ailes d'éventails éventés
à l'air d'éventails édentés brillent.
elle se fait courtiser
il ne flagorne pas
elle rougit,
tout est pour le mieux faisons plaisir aux gens
et fais-je moi plaisir !

il faut s'activer c'est sûr
et au sud il fait meilleur vivre
d'ailleurs on s'en fout du marché, les épinards c'est
pas ma vie.

car
se placer juste après l'équateur c'est le best, l'ile
patibulaire et fortuite

(et les canards des trompettes emballées froides (
toujours les canards)

comme il faut écrire il faut que vous lisiez

mais je serai gentillement écourtée et courte

c'était : Epique la défieuse américaine
100% éxaltée et provocante !
et courte

Marjolaine Bonnet

-------




J’ai rêvé de toi.
Tu me parlais d’elle, dans un lit, allongée sur moi que ne protégeait que ton tee-shirt blanc et ton string peut-être rouge.
J’avais fui l’appart à cause de gros scarabées noirs qui mangeaient tout les coins de tiroirs de mon meuble à fringues.
Tu t’étais glissée sans un bruit dans mon lit de fortune.
Je n’avais senti que ton corps cherchant sa place contre le mien et ton souffle lorsque tu approchas ma bouche.
Tu parlais du temps et de mon obstination à le gaspiller.
Tu glissais vers le chuchotement et ta voix devenait rauque.
Cela ne faisait qu’accentuer le sentiment de danger et d’interdit qui m’envahissait.
Mes mains parcouraient tes fesses.
Tu as fui bien avant que je n’aille trop loin.

Le lendemain, je suis allé te voir.
J’avais envie de vérifier si tu pouvais être aussi cette autre.
Je ne t’ai rien dit.
Mais tu as bien dû remarquer au fond de mes yeux une lueur, parce que ton regard a changé.
J’avais la sensation de te voir pour la première fois.
Je pensais à cette chose sans tête qui nous reliait depuis tant d’années.
Comment aurions-nous pu la nommer ?
Et quel chemin avait-tu pris pour pénétrer dans mon rêve, moi qui ne me souviens jamais ?
Comment s’appelle ce fil tendu qui conduit à tes yeux et m’empêche de me perdre tout à fait ?
Tu me veilles quand je m’endors, je t’ai vue.

Yobu

-------




Il était beau dans son pantalon de peintre, avec son chemisier de soie asiatique et son poncho péruvien…une marche au dessus de moi sur l’escalator, il m’a souri alors que je baillais d’ennui. Puis il s’est retourné pour en descendre en chaussant un bonnet mexicain.

Héléna Bonnet

-------





Il y a eu une musique et elles ont commencé à danser
dans le jardin
Parfois elle (moi) remontait remettre le cd aux
premiers morceaux, les plus mélodiques,
le poste sur le rebord de la fenêtre
il ne pouvait pas tomber parce que j'étais avec mon
amie
elle
elle
née redressée
il y a eu un éblouissement
et cette femme de théâtre-une voisine
une voisine
voix-Mélusine d'ailleurs
donc le gros poste rond sur le rebord
la fenêtre seulement son rebord et ouverte au jardin
par cette même fenêtre j'ai vu l'autre brune
sa collocatrice
donner une bise à son père
ils se sont vus vus
maintenant j'ai appris qu'ils s'aimaient comme c'est
interdit
comme c'est interdit on a dansé aussi et couru dans la
rue
toutes les manifs pieds nus à tournoyer
croyez-vous à cette fraîcheur
élé
amitié
rennes
reines
r'aime
rame
r'aimez
Ramez est-ce un nom portugais ?
j'ai quelques questions
avez-vous ma soeur déjà tournoyé ?
et votre coeur rouge...
aime-t-il voyager et comment ?
je vous écrit d'une planète où l'on était petites
et où l'on était d'accord
on voyait des chateaux de style "néo-castique" et l'on
était d'accord ma-soeur ma-soeur
même gémellaire à l'arrière de la voiture
alors comment ton coeur à ce jour ?

Marjolaine BONNET

-------




Il y a eu une musique mais elles ne l’ont pas écoutée
Enfermées
Elle continuait de parler (elle) sans s’arrêter, une voix monocorde un visage expressif,
une douleur à sortir,
mais qu’elle ne pouvait exprimer.
Je ne pouvais pas partir parce que j’étais avec elle
Elle qui n’était pas née pour pleurer
La brune d’en face
Qui fermait ses rideaux parfois sans raison
Moi je ne danse pas et je coure sur la vie
Je ne voyage pas je ne tournoies pas
J’ai trouvé où je suis et j’y reste stoïque
Je vous écris d’une planète où j’ai trouvé la sérénité
La simplicité
Le bonheur sans gaieté
Je suis toujours restée amoureuse des châteaux néo castiques
Ils ont une beauté cachée qu’il ne faut expliquer
Nous la comprenons
Ce sont nos châteaux
En Espagne
Chez M. Ramez qui nous avait indiqué le chemin dans sa voiture verte
Parce qu’il parlait français
Et construisait des maisons
Mais j’ai quitté
Ma gemme
Maux
Mon cœur est à moi aujourd’hui
Et c’est plus sain ainsi.
Il demeurera rouge fusion
Rouge émotion
Rouge colère
Rouge soleil
Comme tu le connais

Héléna BONNET




Comments: Enregistrer un commentaire



<< Home
This page is powered by Blogger. Isn't yours? eXTReMe Tracker